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Enfance & Famille

La télé comme nounou

« C’était pas vraiment du silence à la maison, mais y’avait un vide. Et la télé, elle remplissait ce vide comme elle pouvait. » Quand t’es petit, t’as pas besoin de comprendre les choses pour les ressentir. T’as juste besoin d’un peu de chaleur, d’une voix, d’une présence. Chez nous, on était plusieurs. J’étais pas enfant unique, […]

Art: Art By Yass

« C’était pas vraiment du silence à la maison, mais y’avait un vide. Et la télé, elle remplissait ce vide comme elle pouvait. »

Quand t’es petit, t’as pas besoin de comprendre les choses pour les ressentir. T’as juste besoin d’un peu de chaleur, d’une voix, d’une présence.

Chez nous, on était plusieurs. J’étais pas enfant unique, j’avais des frères et sœurs. Mais ça empêchait pas que parfois, à la maison, on était seuls tous ensemble.

La mère, elle faisait ce qu’elle pouvait. Elle bossait dur pour qu’on ait un toit, un repas, un peu de dignité. Parfois le matin très tôt, parfois le soir très tard. Et dans ces moments-là, quand les adultes manquent, y’a qu’une chose qui reste allumée pour combler le vide : la télé.

Une télé qui rassure

On avait pas la plus belle télé du quartier, mais elle tenait debout. Un gros machin gris avec une télécommande scotchée, une image un peu trouble, mais une voix qui remplissait la pièce.

Les dessins animés du matin, les pubs pour des goûters qu’on n’avait jamais, les sitcoms de 20h avec des familles parfaites qui rigolent pour un rien… Tout ça, c’était notre fond sonore.

On mangeait devant. On s’endormait devant. Parfois, on parlait entre nous de ce qu’on voyait à l’écran comme si c’était réel. Parce que à défaut de mieux, c’était tout ce qu’on avait.

L’absence du père

Mon père, lui, il était déjà parti. Enfin, plutôt, il avait été mis dehors. Il avait laissé des traces, des souvenirs bruyants. Des cris, des violences, des silences lourds.

Après lui, plus personne pour faire du bruit. Juste la télé. Et bizarrement, elle faisait moins peur.

Ce que j’ai appris par l’écran

J’ai pas eu de discours sur l’amour ou la justice autour de la table. J’ai pas eu de « comment séduire une fille » ou « voilà ce que veut dire être un homme ».

Mais j’ai vu des personnages prendre soin des leurs. J’ai vu des héros se relever quand tout s’effondre. J’ai vu des familles s’aimer, même si c’était des comédiens. Et ça m’a fait du bien.

La télé m’a pas éduqué. Mais elle m’a tenu compagnie. Elle m’a apaisé quand j’avais trop de questions, trop de vide, trop de bruits dans la tête.

Une enfance en bruit de fond

Quand j’y repense, j’ai de la tendresse pour cette période-là. C’était pas joyeux, pas simple, mais c’était réel. Et dans cette réalité un peu bancale, la télé était ce petit phare dans le noir.

Elle m’a pas sauvé. Mais elle était là. Et parfois, c’est tout ce dont t’as besoin quand t’es gosse. Quelque chose qui reste allumé.

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