Enfance & Famille
Mes origines : avant la rue, une jeunesse entre deux mondes
Avant que tout parte en vrille, avant que les choix deviennent une question de survie, j’étais juste un gamin comme un autre. Un môme entre deux mondes, tiraillé entre deux cultures, avec des rêves comme tous les autres. Une enfance entre la France et le Cameroun Je suis né en France, mais une partie de […]

Avant que tout parte en vrille, avant que les choix deviennent une question de survie, j’étais juste un gamin comme un autre. Un môme entre deux mondes, tiraillé entre deux cultures, avec des rêves comme tous les autres.
Une enfance entre la France et le Cameroun
Je suis né en France, mais une partie de moi appartient au Cameroun. Ma mère vient du peuple Ewondo, et même si on vivait ici, elle a toujours gardé ses racines ancrées en nous. J’ai grandi avec ses histoires, ses valeurs, sa langue qui résonnait à la maison.
Le Cameroun, pour moi, c’était les vacances d’été quand on avait de quoi payer les billets. Là-bas, tout était différent. L’air chaud, les bruits du marché, les grandes tablées en famille où tout le monde parlait fort en riant. Je me sentais chez moi, mais en même temps étranger. Trop français pour être totalement camerounais, trop camerounais pour être totalement accepté ici.
Ma mère, mon pilier
Si je tiens debout aujourd’hui, c’est grâce à elle. Ma mère, c’est une guerrière. Une femme qui a tout donné pour moi, qui a bossé comme une acharnée pour qu’on ne manque de rien. Enfin… pour que je ne manque de rien, parce qu’elle, elle s’est toujours mise en dernier.
Je la voyais rentrer crevée du boulot, poser ses affaires et souffler quelques minutes avant d’enchaîner avec la maison. Parfois, elle s’endormait sur le canapé, épuisée. Mais elle se relevait toujours. Pour elle, le plus important, c’était que j’aie une chance. Que je fasse des études, que je réussisse mieux qu’elle.
Mais la réalité, c’est que grandir ici, c’est pas aussi simple que juste « bosse bien à l’école et tout ira bien ».
Un père absent, un vide qui pèse
Mon père, lui, c’était tout l’inverse. Un Français, instable, violent. Le genre de présence qui pèse plus qu’elle n’aide. Je me souviens des cris, des portes qui claquent, des tensions dans l’air. Puis un jour, il est parti, et il n’est jamais revenu.
Un soulagement ? Oui. Mais aussi une blessure. Parce qu’un père qui disparaît, ça laisse des questions sans réponse. Ça te fait comprendre trop tôt que t’es livré à toi-même. Que t’as pas de modèle, pas de figure paternelle pour te guider. Ça t’oblige à grandir plus vite, à chercher ailleurs ce que t’aurais dû avoir à la maison.
Mes rêves avant que tout bascule
Avant la rue, j’avais des rêves. Comme tous les gosses, je voulais être quelqu’un. Le foot, c’était ma passion. Je me voyais pro, sous les projecteurs, marquant le but décisif. Quand je jouais, j’oubliais tout.
Et à l’école, je faisais ce qu’il fallait, pas par plaisir, mais parce que je voyais la fierté dans les yeux de ma mère. Je bossais pour elle, pour lui prouver que ses sacrifices valaient le coup.
Mais en grandissant, j’ai compris que le monde ne fonctionne pas comme dans les rêves de gamin. L’école, c’était pas fait pour moi. J’étais pas con, mais je voyais bien que certains avaient déjà perdu espoir en moi avant même que j’aie eu ma chance. J’ai senti que peu importe mes efforts, le respect, je le trouverais pas sur un banc de classe.
Les premières fractures
Petit à petit, j’ai commencé à voir d’autres réalités. Les mecs du quartier, ceux qui avaient de la thune, des fringues neuves, du respect. Ils traînaient devant le bâtiment, parlaient entre eux, avaient l’air sûrs d’eux. Ils n’étaient pas plus âgés que moi, mais ils avaient déjà des responsabilités, des choses à gérer.
J’écoutais, j’observais. Et eux aussi, ils me voyaient. Ça a commencé par des regards, des petits signes de tête. Puis un jour, une conversation, une opportunité.
C’est comme ça que ça commence.
Avant la rue, il y avait encore l’innocence. Mais la fracture était là, prête à s’ouvrir.

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