J’ai serré une go grâce à Pokémon Go.

J’ai serré une go grâce à Pokémon Go.

À l’époque de Pokémon Go, y’avait comme un truc magique dans l’air.
Tout le monde dehors, les meufs, les petits, les darons chelous qui te piquaient les PokéStops… Même la cité ressemblait à un jeu vidéo.

Mais ce jour-là, c’était pas un Pikachu que j’ai capté… c’était elle.

Une go en face d’un PokéStop

J’étais là, posé sur un banc, téléphone à la main, en mode discret.
Devant l’arrêt de bus, y’avait un PokéStop qui donnait grave des Pokéballs. Et là, j’vois une go, avec ses écouteurs, qui fait des ronds avec le doigt comme moi sur l’écran. Je bug. Elle joue aussi ? Une go, mignonne, en plus, et geek ? C’était trop beau pour être vrai.

Je fais genre je bouge pas, mais en vrai, j’regarde son écran.
Elle lève les yeux.
Elle me capte.
Elle sourit.

« T’as vu, y’a un Reptincel dans le coin. »

C’est tout ce que j’ai trouvé à dire. Vraiment.
J’ai sorti ça comme si j’avais pas répété dix fois dans ma tête.
Elle rigole. Genre vraiment. Et me répond :

“J’suis sur lui, là. Mais il veut pas rentrer.”

Là j’me dis vas-y Kebzo, faut briller maintenant.
J’lui dis : “Laisse, j’vais t’aider. Je connais l’astuce.”
Mensonge. Pur. J’avais aucune astuce. Mais j’lui ai tendu mon tél, comme si j’avais le cheat code des cœurs.

Le premier bail, c’était pas Tinder

On a marché ensemble, chassé des Pokémons, parlé d’animés, de la bouffe de la cantine, de la vie, des galères, un peu de tout.
Elle s’appelait Inès. Elle venait d’une cité un peu plus loin.
On s’est donné nos Snap, normal.
Et avant de partir, j’lui ai dit :

“Si on chope Dracolosse ensemble, c’est qu’on est fait pour être ensemble.”

Spoiler : on l’a jamais trouvé.
Mais j’l’ai revue. Deux fois. Trois fois. On a marché encore.
Et un jour, devant la boulangerie, je lui ai tenu la main.
Juste comme ça.
Elle l’a pas retirée.

Ce jour-là, j’ai capté un truc

Tu vois, j’ai eu des râteaux, des galères, des “laisse tomber, j’suis pas dispo”, mais cette fois-là, c’était simple.
Pas de plan, pas de pression. Juste un jeu, un regard, une marche.
Et j’me suis dit : c’est peut-être ça, en vrai, le premier amour.
Pas un big truc de film. Juste un instant, une présence, et un sourire.

J’ai pas gardé le contact. La vie a fait que.
Mais j’y repense parfois quand je tombe sur une vieille Pokéball.

Et j’me dis : « J’ai pas capturé Reptincel, mais j’ai capté une vibe. »