Parcours & Galères
Les soirs sans repas
« Le ventre vide, mais la fierté pleine. C’est ce qu’elle voulait qu’on ressente. Mais moi, j’ai vu la vérité dans ses yeux. » Les vrais savent. Ceux qui ont grandi avec un frigo à moitié vide, avec des soirs où la seule question à table, c’était : « T’as pas trop faim ? » et où la réponse […]

« Le ventre vide, mais la fierté pleine. C’est ce qu’elle voulait qu’on ressente. Mais moi, j’ai vu la vérité dans ses yeux. »
Les vrais savent. Ceux qui ont grandi avec un frigo à moitié vide, avec des soirs où la seule question à table, c’était : « T’as pas trop faim ? » et où la réponse devait toujours être « non », même quand ton ventre criait le contraire.
La galère, c’est pas juste le manque d’argent. C’est l’ingéniosité d’une mère qui transforme un reste de pâtes en plat du dimanche. C’est les litres d’eau qu’on boit avant de dormir pour remplir l’estomac. C’est elle qui nous disait qu’elle avait mangé avant, alors qu’elle se contentait d’un yaourt à moitié périmé.
La réalité qu’on comprend trop tard
Quand t’es gosse, tu piges pas tout. Tu crois que c’est normal que le repas soit plus léger en fin de mois, que les tickets de caisse deviennent plus courts. Tu crois que ta mère n’a juste « pas trop faim » quand elle préfère nous laisser le dernier bout de pain.
Mais un jour, tu captes.
Moi, j’ai capté le jour où j’ai compris d’où venait la bouffe.
J’avais suivi ma mère, sans qu’elle le sache. Je voulais juste voir où elle allait. J’aurais jamais cru que je la trouverais là, à attendre dans une file. Une file de gens fatigués, inquiets, qui tenaient des tickets dans leurs mains.
Les Restos du Cœur.
Elle a pris un sac. Dedans, du lait, des pâtes, un peu de viande sous vide. Rien de fou, juste de quoi tenir. Elle a remercié en murmurant, baissant les yeux. Ma mère. Celle qui se tenait toujours droite, qui nous disait que tout allait bien. Ce jour-là, elle était là, avec d’autres, à devoir accepter l’aide pour qu’on puisse manger.
J’ai fait demi-tour sans qu’elle me voie. Mais dans ma tête, un truc s’était brisé.
La honte et la gratitude
J’ai ressenti un mélange bizarre ce jour-là.
La honte, d’abord. Pas d’elle, mais de la situation. La rage de voir ma mère devoir tendre la main. L’impression qu’on nous avait volé notre dignité.
Mais aussi la gratitude. Parce que sans ces Restos du Cœur, sans ces bénévoles qui donnent leur temps, on aurait fait comment ? Ce jour-là, j’ai compris que la misère, c’est pas juste un truc de la télé. C’est réel, c’est silencieux, et ça touche plus de gens qu’on ne croit.
Une promesse
Cette image de ma mère, elle est restée gravée. Elle m’a donné une détermination que rien ne peut casser.
Plus jamais. Plus jamais je veux voir quelqu’un de ma famille baisser les yeux en tendant un ticket pour un sac de bouffe. Plus jamais je veux que mes petits frères et sœurs aient à mentir en disant qu’ils n’ont « pas trop faim ».
Les Restos du Cœur, ils sauvent des vies. Mais leur but, c’est pas d’exister. Leur but, c’est qu’un jour, personne n’en ait besoin.
Moi, j’ai compris qu’on pouvait pas attendre que la chance tourne. Fallait la forcer.
Les Restos du Cœur sauvent des vies chaque jour. Si vous le pouvez, donnez. Un repas, un peu de temps, un geste. Ça peut tout changer pour quelqu’un.
https://dons.restosducoeur.org/particulier/~mon-don ❤
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