Vie de Rue
La rue m’a appris à me méfier, mais aussi à croire en l’humain
La rue, c’est un monde qui forge. Un univers où chaque regard, chaque silence, chaque promesse peut peser plus lourd que des mots. J’y ai appris à être sur mes gardes, à ne jamais croire les belles paroles trop vite, mais aussi à reconnaître les vraies personnes, celles qui valent quelque chose. L’arnaque : Une […]

La rue, c’est un monde qui forge. Un univers où chaque regard, chaque silence, chaque promesse peut peser plus lourd que des mots. J’y ai appris à être sur mes gardes, à ne jamais croire les belles paroles trop vite, mais aussi à reconnaître les vraies personnes, celles qui valent quelque chose.
L’arnaque : Une leçon à 5000€
Dans la rue, l’argent attire les vautours. Un jour, j’avais mis un peu de côté, pas de quoi changer de vie, mais assez pour envisager des choses. Un pote d’un pote d’un pote – tu vois le genre – m’a parlé d’un plan en béton. Un truc « sûr », garanti sans risque. Multiplier mon blé rapidement, sans effort.
J’ai hésité. Mais le mec était convaincant, il savait parler, il inspirait confiance. Alors j’ai tenté. Boum, disparu avec 5000€. J’ai compris ma leçon : si c’est trop beau pour être vrai, c’est que c’est faux.
Ce jour-là, j’ai appris que dans la rue, les belles promesses sont souvent des arnaques. Que la confiance, c’est une monnaie rare, et qu’il vaut mieux la distribuer avec parcimonie. Mais surtout, j’ai compris que dans ce monde, soit tu ouvres les yeux, soit on te les ferme pour toi.
Julien, l’ami en or qui galère
Mais si la rue m’a appris à me méfier, elle m’a aussi montré qu’il existe des personnes vraies. Des gars comme Julien.
Julien, c’est pas juste un pote, c’est un vrai frère. Le genre de gars qui croit en toi quand personne ne le fait. C’est lui qui a posé une feuille devant moi un jour et qui m’a dit : « Écris. Fais pas juste rimer des mots, raconte ce que t’as dans le ventre. »
Julien, c’est le premier à avoir vu un don en moi. C’est lui qui m’a poussé à rapper sérieux, à raconter mon histoire, à faire de mes textes quelque chose de vrai. Sans lui, peut-être que je serais passé à côté de ma vocation.
Mais lui, il galère. Petits boulots, meufs qui se foutent de lui, potes qui profitent. Il est toujours là pour les autres, toujours à écouter, à aider, à motiver, alors qu’au fond, c’est lui qui aurait le plus besoin qu’on le booste.
Et c’est là que j’ai compris un truc puissant : dans la rue, y’a des gens qui ne pensent qu’à prendre, et d’autres, rares, qui ne savent que donner. Ces gens-là, faut jamais les laisser tomber.
3. La parano qui te suit partout
Quand tu vis certaines choses, tu développes un sixième sens.
La rue t’apprend à lire entre les lignes, à sentir quand un regard est louche, quand une ambiance tourne mal. Ce n’est pas un talent, c’est un réflexe. Un truc que t’intègres sans même t’en rendre compte.
J’ai appris à repérer les visages familiers et ceux qui traînent trop. À éviter les ruelles où l’air devient trop lourd. À savoir quand un silence cache quelque chose.
Même quand t’essaies de passer à autre chose, une part de toi reste sur le qui-vive. C’est un poids, mais aussi une force. Parce que dans la vie, voir venir les coups avant qu’ils arrivent, ça peut te sauver plus d’une fois.
4. La main tendue quand tu t’y attends pas
Malgré tout, y’a des gens qui surprennent.
Après avoir voulu rebondir, j’ai eu une galère de taf. Pas de piston, pas d’opportunité, rien. Juste cette sensation de tourner en rond, d’être bloqué.
Et puis, un mec que je connaissais à peine m’a filé un petit boulot. Comme ça. Sans rien attendre en retour. Juste parce qu’il savait ce que c’était d’être dans la galère et qu’il pouvait donner un coup de main.
Ça m’a mis une claque. Dans un monde où tout est souvent une question d’intérêt, voir un geste sincère, c’est rare.
Tout le monde n’est pas là pour profiter. Parfois, la vie t’envoie des bonnes personnes, juste pour te rappeler que l’humain, c’est pas que la magouille et la survie.
Conclusion : Entre méfiance et reconnaissance
La rue ne t’apprend pas qu’une seule chose. Elle t’endurcit, mais elle te fait aussi voir qui sont les vrais.
J’ai pris des coups, j’ai perdu de l’argent, j’ai été déçu. Mais j’ai aussi croisé des Julien, des inconnus qui tendent la main, des gens qui te rappellent que dans ce monde de requins, il reste encore des cœurs en or.
C’est cette dualité qui forge : savoir à qui donner ta confiance et à qui la refuser. Parce qu’au final, ce sont ces choix qui définissent qui tu deviens.